"Alors dites-moi... qui est Harald Knutson ? Qu'est-ce qui l'a amené ici ? Qu'aime-t-il, que craint-il ? Qu'est-ce qui pourrait le contenter ? Et... quelle est notre prochaine mission ?"

Étrange. Knutson, dans son manque de confiance en soi chronique s'était tellement imaginé que cette divinité le prendrait de haut, étalerai toute sa puissance ou tout son savoir, qu'il fut décontenancé par la douceur de la jeune femme. Comme lui, elle cherchait la paix.

Il enleva son chapeau et se redressa.

"Qui est Harald Knutson? Je voudrai bien le savoir. Quelqu'un de curieux en tout cas, ça j'en suis sûr. C'est d'ailleurs ce qui m'a amené ici, cette curiosité, à force d'essayer de comprendre le l'incompréhensible. Des choses qui pour vous peuvent sembler normales."

Silence.

"Ensuite, ce que j'aime, ce que je crains, c'est pareil pour tout le monde, je pense. La peur de la solitude, d'être incompris, ça j'en ai eu mon lot, et je pense que vous me comprenez. Ce que j'aime, je vous laisse le découvrir.''

"Je suis scandinave, et les églises de par chez moi, tout du moins les traditionnelles sont faites en bois de noisetier. Cette essence dégage quelque chose qui chasse les araignées... Je ne suis pas de cette essence. Et je serais heureux ici si vous trouvez satisfaction à faire équipe avec moi."

Il salua la femme araignée, se dirigea vers la sortie. Se retourna et d'un sourire encore marqué par la timidité.

"Pour notre mission, je trouve romantique de commencer notre collaboration par une destination de rêve. Que dites-vous de Venise?"

Un éclat... une convergence.
Quelque chose d'infime, mais de bien réel.
Ils pouvaient se comprendre, par-delà tout ce qui les séparait.

"Qui est Harald Knutson? Je voudrai bien le savoir. Quelqu'un de curieux en tout cas, ça j'en suis sûr. C'est d'ailleurs ce qui m'a amené ici, cette curiosité, à force d'essayer de comprendre l'incompréhensible. Des choses qui pour vous peuvent sembler normales."

Elle restait là à l'écouter, fascinée par cette impression familière... il avait vraiment une voix apaisante, et une présence réconfortante.
Il lui rappelait plusieurs shintoïstes qui s'étaient occupés du Temple puis d'elle... des gens doux, savants, passionnés aussi, qui avaient énormément partagé avec elle et lui avaient appris bien des choses.

Comprendre l'incompréhensible... une vraie passion, une vraie quête pour un être humain. Il ne semblait pas être de ceux qui veulent dominer, détruire pour tenter de conquérir - ou penser le faire.
Cette simplicité, et cette ressemblance frappante...

"Ensuite, ce que j'aime, ce que je crains, c'est pareil pour tout le monde, je pense. La peur de la solitude, d'être incompris, ça j'en ai eu mon lot, et je pense que vous me comprenez. Ce que j'aime, je vous laisse le découvrir.''

Irina sourit.

Humain, Dieu ou Démon, tous avaient ce point commun - dans une certaine limite. Mais elle... oui, la solitude, elle ne la comprenait que trop bien pour avoir vu partir tous ces hommes à qui elle s'était attachée ; ces mortels fragiles et attendrissants qui l'avaient maudite, et que pourtant elle aimait plus que tout.

La mort est naturelle mais inévitable et impitoyable. Elle prend sans jamais rendre, et amène la tristesse, la colère, la confusion, l'amertume... puis l'acceptation. La résignation qui devient peu à peu solitude, de plus en plus profondément.
On ne peut rien y faire, juste regarder...
...et lorsque l'on est affublé de la pire des malédictions, l'incapacité même de mourir, il n'est rien de plus cruel et douloureux que de rester là. Seul à jamais.

"Je suis scandinave, et les églises de par chez moi, tout du moins les traditionnelles sont faites en bois de noisetier. Cette essence dégage quelque chose qui chasse les araignées... Je ne suis pas de cette essence. Et je serais heureux ici si vous trouvez satisfaction à faire équipe avec moi."

Nous nous ressemblons, Harald. Vous aussi l'avez senti...
Je ne le dirai pas immédiatement, mais je ferai en sorte que vous le compreniez. Je serai votre arme et votre armure, dès à présent.
Deux solitaires... on sera moins seuls ainsi.

"Rien ne saurait me faire plus plaisir. J'ai hâte de voir ce que nous sommes capables d'accomplir ensemble.", fit-elle simplement.

Il se retourna alors, n'ayant visiblement pas fini :

"Pour notre mission, je trouve romantique de commencer notre collaboration par une destination de rêve. Que dites-vous de Venise?"

Elle ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire :

"Tout ce que vous voulez, Harald. J'aime cette charmante idée. Et cela fait bien longtemps que je n'y suis allée.", bref silence, puis : "Je vous attendrai ici. Dès que vous serez prêt, revenez me chercher."

Elle s'inclina à la manière japonaise et remonta vivement dans son arbre, en attendant la suite des opérations.

Venise, ville fascinante aux mille-visages... ses cours secrètes, ses palais oubliés, ses ruelles cachées. Et surtout, ses inquiétants secrets.
Parfaite pour une araignée déguisée en humaine ; la ville parfaite pour s'y perdre tout à son aise, et ensuite pour mieux se retrouver.