Quetzalcoatl, le Serpent à plumes
Quetzalcoatl, l’une des principales divinités mésoaméricaines, est souvent représenté sous la forme d’un serpent à plume, notamment dans le célèbre Templo del Quetzalcoatl à Teotihuacan, non loin de Mexico. Il peut aussi prendre une apparence humaine. L’une des illustrations du Codex Borgia le montre avec ses attributs traditionnels : le masque rostriforme à l’aide duquel il souffle sur les nuages pour les faire avancer, et qui le représente en tant que dieu du vent. Ensuite, l’ornement en forme de disque solaire qu’il porte derrière la tête manifeste son rôle de dieu de la lumière. Autre bijou typique de Quetzalcoatl : le plastron formé de coquilles d’escargot. Dans sa main droite, il porte un sac à encens et, dans la gauche, des instruments de torture. Son index droit est dirigé vers un serpent débité en segments. En bas à gauche de l’image, une victime humaine est représentée avec un réalisme cru.
Une méprise aux conséquences fatales
En Mésoamérique, Quetzalcoatl était également considéré comme l’incarnation d’un ancien empereur toltèque qui ressusciterait à la fin du monde et reprendrait possession de son empire. Le dieu était souvent représenté par un être à la peau et à la barbe claires. Il n’est donc pas étonnant que, lors du débarquement du conquistador Hernán Cortés en 1519, l’empereur aztèque Moctezuma II le prit pour la réincarnation de l’ancien monarque. Il lui envoya le costume traditionnel de Quetzalcoatl, de façon à ce qu’il puisse se vêtir comme le dieu. L’Aztèque assimila les déflagrations et les éclairs produits par les fusils espagnols à la foudre divine. Cortés profita de cette erreur d’interprétation pour s’imposer dans le Nouveau monde, réussissant à conquérir l’immense empire aztèque avec une armée d’à peine 600 hommes ! Lorsque Moctezuma comprit sa méprise, il était déjà trop tard…
Autre divinité majeure des peuples de Mésoamérique, Tlaloc, le dieu de la pluie, joue un rôle prépondérant dans la mythologie précolombienne. On le reconnaît aux cercles sombres qui entourent ses yeux, comme s’il portait des lunettes, et à son masque à crocs, symbole de l’eau qui ruisselle. Sans pluie, rien ne pousse sur terre. L’illustration le montre d’ailleurs en train de bêcher un champ de maïs. Au-dessus de lui, un serpent est avalé par un autre serpent.